De sa première exposition à Barcelone en 2016 à sa participation au mouvement Post Vandalisme, l’Espagnol Xavi Ceerre n’a eu de cesse de questionner l’intervention et la pérennité de l’art dans l’espace urbain.
Animé par une philosophie de durabilité, cet artiste aux influences multiples vogue entre outils numériques et obsolètes, créant ainsi l’équilibre entre conscience et création.
C’est dans un bâtiment industriel de l’Hospitalet en banlieue de Barcelone, que je retrouve Xavi dans son atelier.
Une lumière dorée caresse le mur sur lequel sont accrochées trois de ses œuvres en cours. Face à elles, deux rétroprojecteurs obsolètes sur lesquels de petites formes colorées en Plexiglas ont été soigneusement disposées, projetant ainsi des formes géométriques sur les toiles. Cela lui permet de « ne pas aborder la peinture de façon narrative, mais plutôt comme un jeu de composition ».
Pour lui, ce qu’il y a de merveilleux dans la peinture abstraite est de créer à partir des formes et des rythmes les plus basiques. En effet, ses séries de Plexiglas sont directement influencées par la géométrie ainsi que sa similitude avec la musique et la répétition. Cette influence musicale, que l’on retrouve dans plusieurs aspects de son travail, vient probablement du fait qu’il soit lui-même musicien. Passé par le hip hop et le rap dès ses 15 ans, évoluant plus tard vers l’électro, il peint sa première toile à 17 ans.
La genèse de son nom d’artiste Ceere (les lettres C et R en Espagnol) provient du graffiti qu’il pratique assidument dès l’âge de neuf ans. « J’ai grandi à Alcoy (Alicante), une ville industrielle dont l’économie s’est effondrée dans les années 70. Mon terrain de jeu a donc été une succession d’usines désaffectées, une station de train abandonnée etc… ». L’influence de ce paysage urbain reste très présente aujourd’hui encore dans son œuvre notamment par l’emploi de certaines nuances, comme le vert,propres aux anciennes machines industrielles.
Xavi se lève alors et revient avec une pochette rouge dans laquelle sont précieusement gardés ses dessins d’enfance. « Ce qui m’intéresse dans les dessins d’enfants ce sont les compositions, les constructions en collage : une sorte de jeu créatif et spontané ».
« Ce qui m’intéresse dans les dessins d’enfants ce sont les compositions, les constructions en collage : une sorte de jeu créatif et spontané ».
À suivre dans le numéro du Libertys Magazine…
Par Coroline Faiola
CONTACTS : @xaviceerre
INFLUENCES : Le duo de musique électronique Autechre
Les photographies de Graffiti de Brassai
Les études de la psychologue Rhoda Kellogg sur les dessins d’enfants