En cour de lecture
Italie: Sei di sangue e di terra

Italie: Sei di sangue e di terra

Comme une trace, indélébile. Une marque profondément ancrée, une empreinte. Celle dont on refuse de se débarrasser. Celle qui bien plus qu’un souvenir constitue un élément de notre essence propre.

Le Sinogramme (caractère chinois) signifiant origine signifie également livre. C’est celui de l’arbre auquel on ajoute un petit trait horizontal en bas du trait vertical central pour indiquer une racine. Les racines, l’origine, le livre. L’histoire. Celle du sang et de la terre. Histoire commune à bon nombre d’entre nous, enfants d’émigrés. Attachés à une terre où nous ne sommes pas nés. Être de partout et ne se sentir de nulle part.

Comme s’il nous fallait faire un choix, voguant entre deux ou plusieurs cultures.
Lorsque nous avons évoqué l’Italie Sandra et moi, trouver l’angle n’a pas été un exercice aisé. Trop d’affect. Des notes trainent depuis des semaines sur mon bureau, des souvenirs en vrac, trop de mythologie personnelle et de non-dits. Accepter d’être le protagoniste d’une pièce en plusieurs actes que l’on n’écrit pas toujours.

J’aurais pu parler de Capri, de la côte Amalfitaine en passant par Positano et Sorrento. De la céramique de Vietri sul Mare et de Limoncello. De la lumière de Rome, de ses églises et de ses musées. De l’apéritif milanais et de la douceur de vivre à Florence. Des vins du Piémont et de la truffe blanche d’Alba. De Venise et de sa lagune, de ses palais ou d’un Bellini au Harry’s Bar. Des maisons troglodytes de Matera, des oliviers millénaires des Pouilles et des chênes-liège de Sardaigne. J’aurais pu parler de Naples, de sa singularité, de sa pizza et de ses chansons.

Mais l’Italie qui est la mienne n’a rien d’une carte postale. C’est une série de sensations qui s’entrecroisent, un voyage intime où les souvenirs se mêlent au présent dans la plus grande confusion.
Les vestiges des étés infinis de mon enfance. Ceux où l’on retournait « au pays ».

Les parasols colorés des Lido à perte de vue. Les granites et les vendeurs ambulants sur la plage, les couleurs criardes des bouées.
L’Italie des piments de Nona, ma grand-mère, accrochés au balcon, celle du vin de mon grand-père qu’il bouchait par des capsules dans des bouteilles de Ferrarelle.

Celle des spaghetti vongole d’Antonio et du Lemon Soda.

continua nel numero di Libertys Magazine …

Article écrit par Caroline Faiola


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