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Jean Charles de Castelbajac & Charles de Vilmorin: chassé-croisé de deux rois de la couleur

Jean Charles de Castelbajac & Charles de Vilmorin: chassé-croisé de deux rois de la couleur

Jean-Charles de Castelbajac et Charles de Villemorin se sont reconnus, pourquoi se perdre de vue ?

Port de tête altier, particule aristocratique et la passion de la création en héritage.  

La rencontre date du moment où Charles quittait la chambre syndicale de la Haute Couture. Pour son projet de fin d’étude le gigantesque Charles admirateur invétéré de Jean-Charles le sollicite et cerise sur le gâteau, il décèle un lien de parenté entre eux. Jean- Charles répond immédiatement au jeune créateur en devenir, dont il loue aujourd’hui la fidélité en amitié.

Si deux générations les séparent, Charles et Jean-Charles se ressemblent en certains points. Deux provinciaux venus à Paris, des êtres vifs et lunaires à la fois, vifs comme les couleurs primaires qu’ils dessinent et lunaires comme Pierrot devant les facéties d’Arlequin.  De fins observateurs de l’époque, chez qui la nostalgie ravive la magie des souvenirs. 6 ans qu’ils se connaissent, autant dire une éternité pour Charles, qui n’en a que 24. Une rencontre placée sous le signe de la surprise, du chemin et du compagnonnage. Une transmission à deux têtes où réel et virtuel ne font plus qu’un et où le bout du monde fût-il virtuel restera pop et coloré.

 » Le virtuel permet de parler de choses qui sont plus compliquées aussi dans le réel. »

Jean-Charles de Castelbajac

Comment vous êtes-vous connus ?

Charles : Je me souviens très bien. C’était le début de ma première année à la Chambre

(Chambre Syndicale de la Haute Couture). On devait faire un dossier sur un créateur, dont on aimait l’univers, j’avais choisi Jean-Charles. Et nous avions quelqu’un de notre famille en commun.

Jean-Charles : Oui c’est ça. C’était il y a 6 ans et c’est comme ça qu’on a commencé à échanger. Ensuite nous nous sommes rencontrés puisque vous m’avez invité plusieurs fois à des vernissage d’expositions !

Jean-Charles : Lors de mon exposition au Palais de Tokyo dans la grande salle. Charles m’a par la suite montré son travail et j’ai vu cette capacité à l’époque à gérer l’espace. Dans tout ce qu’il crée, il y a quelque chose de très intéressant. Puis j’ai réalisé son talent pour le dessin. Le dessin est devenu de plus en plus quelque chose d’essentiel qui faisait le lien entre tout. On a rapidement compris qu’on avait pas mal de points communs.

Charles : Je crois que je fais rarement une interview sans citer votre nom ( rire )

Jean-Charles : Et moi je retrouve en Charles, le jeune homme que j’étais. Quand je suis arrivé à Paris, à 18 ans, avec cette envie de conquête, ce panache.

 Vous avez également tous deux une façon très plurielle d’aborder la mode ?

Charles : Oui je pense que nos points communs aussi, c’est qu’il y a la mode évidemment, qui est un peu la partie visible. Mais on ne peut pas s’arrêter à ça. Il y a tellement d’autres choses à expérimenter qui vont nourrir cette mode. C’est très inspirant d’utiliser certaines choses comme le dessin, la photo, le mobilier.

Jean-Charles : Moi par exemple, j’aime le Charles réalisateur, le metteur en scène.

Charles : Oui les films ! J’ai le sentiment que c’est une fenêtre dans mon travail qui réalise et concrétise aussi la partie sombre et découvre la partie lumineuse.

 Vous avez l’impression de vous enrichir mutuellement, de transmettre ?   

Jean-Charles : C’est exactement ça, c’est une transmission dans les deux sens. Il me transmet des choses. La transmission n’est plus celle qu’on entendait dans les siècles anciens. Vraiment ça part toujours de cet échange. C’est continuer sur ce duel et puis se challenger. 

Charles : Je pense que c’est votre plus grande force. Je pense que vous êtes le seul aujourd’hui à être aussi curieux et autant à l’affût de nouvelles choses. Vous êtes au courant de tout ce qui se passe.

Jean-Charles : On utilise tous deux des médiums sans limite, totalement, librement. Pour raconter nos histoires. C’est quelque chose qui est possible aujourd’hui. Quand je réalisais des robes tableaux en 1982, c’était inacceptable. « Est ce qu’il fait de la mode ? Ah non, il rêve de faire de l’art. » Les choses ont bien changé. Je suis au Centre Pompidou depuis maintenant dix mois et je vois l’arrivée de Saint Laurent à l’étage des peintures, c’est une révolution.

la suite dans le Liberty’s Magazine

PHOTOGRAPHE: Sandra Fourqui

INTERVIEW: Sophie Brafman
STYLISTE: Aurore Donguy
MAQUILLAGE et  COIFFURE: Aziza
STUDIO: Studio With us
ART DIRECTOR / MAQUETTE: Céline Maarek


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