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Jean Charles de Castelbajac: le roi de la couleur

Jean Charles de Castelbajac: le roi de la couleur

Après avoir habillé le pape, Lady gaga et la planète pop, Jean-Charles de Castelbajac dessine aujourd’hui une mode accessible et créative pour Benetton – tout en marquant les pierres et les portes des villes qu’il traverse d’un coup de craie. Son exposition « le Peuple de demain » prolongée à Beaubourg partira ensuite en tournée. Shanghaï, Taïpei, Malaga, Séoul, puis Tokyo et New York.

Une tournée internationale, à l’image de son créateur.  Le roi de la couleur a toujours beaucoup voyagé et ce depuis sa plus tendre enfance. Voyage réel ou imaginaire qu’importe, Jean-Charles, artiste protéiforme a toujours su conjuguer l’art d’une façon plurielle sans étiquette. Dans une époque aux frontières floues Jean-Charles qui manie la métaphore avec grâce navigue avec aisance.

Il semblerait que l’enfance occupe une place prépondérante chez vous – comme pour de nombreux artistes – mais chez vous on le voit dans cette exposition avec un espace qui leurs est dédié.  

Avec « le Peuple de demain », on travaille avec cinq écoles de Montreuil. De petits enfants qui ne sont jamais rentrés dans des musées. Ils viennent là et ils jouent.  Ils viennent, ils dessinent, ils réinventent. C’est là que commence le moment de grâce commençait là. D’ailleurs j’aimerais m’impliquer dans l’adolescence, parce que j’ai une capacité de dialogue avec les enfants et les adolescents, je pense. J’aimerais bien travailler à la Maison de Solenn !

 Ainsi vous ne quittez pas le monde de l’enfance ?

Oui totalement. J’ai 73 ans et quand on vit une aussi grande vie que la mienne, on grandit encore et encore.  J’étais en pension très tôt et très longtemps. Donc aujourd’hui, je suis un peu devenu l’architecte de mon enfance.  Ma propre enfance résonne avec l’époque actuelle.

Dés l’âge de 5 ans, j’étais dans un autre monde j’étais dans le metavers.  Je m’étais inventé un autre monde. Mon lit n’était pas un lit, c’était un bateau qui remontait l’Amazone. Toutes les nuits, ma table n’était pas une table, c’était le haut d’une tour de contrôle sur un porte avion. Le monde digital est une prolongation de ce monde imaginaire intimement lié à l’enfance.

 Et les femmes auprès desquelles vous semblez puiser beaucoup d’inspiration ?

Je vis avec une femme formidable, qui m’a aidé à cristalliser tout mon passé, mon présent et mon futur. J’ai une petite-fille de deux ans et les femmes, ça a été une forme d’école, une école de patience, une école de force sans la colère, une autre école. Voilà, c’est aussi ça. Avec les hommes, j’ai souvent eu une relation de fraternité. Des frères choisis mais il y a toujours cette idée de challenge A 16 ans, quand je suis sortie de pri… j’allais dire de prison (sourire) de pension.

PHOTOGRAPHE: Sandra Fourqui

INTERVIEW: Sophie Brafman
STYLISTE: Aurore Donguy
MAQUILLAGE et  COIFFURE: Aziza
STUDIO: Studio With us
ART DIRECTOR / MAQUETTE: Céline Maarek


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