Du haut de son mètre 90 et de ses 25 ans, Charles de Villemorin est déjà à la tête de deux maisons. Rochas et la sienne, marque en propre, inscrite au calendrier de la Haute Couture et qui défile pour la cinquième saison. Une marque qu’il a lancé 6 mois à peine, après être sorti de la chambre syndicale de la couture. Pressé le jeune Charles a néanmoins un sens aiguisé du détail, il dessine, coud, soucieux de la réalisation de sa collection, pensée avant tout pour les femmes qui la porteront.
C’est ici que tout commence pour vous, par le dessin ?
Oui, le dessin c’est vraiment l’élément qui relie tout. C’est vraiment ce que je préfère. C’est ce qui est le plus naturel aussi chez moi. C’est vraiment le point de départ de tout ce que je peux faire.
Quelles sont les femmes qui vous inspirent lorsque vous dessinez ?
Je n’ai pas en tête un type de femmes précis, ce sont plus des personnalités qui vont me toucher, dont mes proches ou des références artistiques. Dans les célébrités, en général j’aime souvent les femmes qui sont très mystérieuses, qui dégagent quelque chose d’assez théâtral.
Tilda Swinton par exemple m’inspire beaucoup. Elle est très sculpturale.
Je crois que c’est McQueen qui disait ça, mais j’aime une femme qui fait un peu peur quand elle entre dans une pièce et je le rejoins un peu là-dessus.
Et Hélène Rochas dans tout ça ?
C’est forcément une source d’inspiration parce que je trouve qu’elle correspond très bien à la vision que moi j’ai de la femme Rochas, à savoir une femme assez classique tout en étant extrêmement décalée et extrêmement artistique. Ça, ça me plaît.
Et cela résonne avec les femmes d’aujourd’hui ?
Absolument. Après, peut être que tout ça, c’est lié au fait que les femmes s’assument de plus en plus et sont de plus libres. Elles ont enfin la possibilité d’être qui elles veulent, cassent complètement les codes de la féminité. Il existe énormément de types de femmes très différents. Il y en a qui vont adorer une chose pas forcément très confortable mais très extravagante, d’autres qui vont avoir qu’une envie, c’est de s’habiller avec des choses très confortables. Il y a aujourd’hui des milliards de portes ouvertes, plein de personnalités et des caractères différents.
Cette époque qui est la vôtre, vous inspire beaucoup ?
Il faut voir le côté positif des époques, même s’il y a des choses assez négatives. Mais moi, j’ai décidé de voir le côté positif, à savoir que tout le monde aujourd’hui, femme ou homme a la possibilité de s’exprimer de manière très libre. Je trouve ça génial…
A suivre dans le Liberty’s Magazine
PHOTOGRAPHE: Sandra Fourqui
INTERVIEW: Sophie Brafman
STYLISTE: Aurore Donguy
MAQUILLAGE et COIFFURE: Aziza
STUDIO: Studio With us
ART DIRECTOR / MAQUETTE: Céline Maarek