On le nomme ForgetMat, « l’homme volant », « flying man » ou plus civilement Mathieu Forget. Artiste moderne aux multiples casquettes : danseur, photographe, directeur artistique… et joueur de tennis. Mathieu Forget cumule les talents.
Manteau en sergé de coton Minuit Deux & Pantalon Cerruti 1881
C’est en passionné de mode et de mouvements que nous le rencontrons aujourd’hui pour Liberty’s Magazine, dans le cadre d’une collaboration artistique avec la photographe Sandra Fourqui.
Une collaboration donc haute en couleurs, en formes et en mouvements…Retour sur le parcours de Mathieu Forget
Mathieu, quel enfant étiez-vous et quel était votre rapport au sport ?
J’ai grandi à Genève, j’y ai fréquenté une école internationale. J’ai eu la chance de beaucoup voyager, d’apprendre à parler plusieurs langues.
J’étais un enfant très physique, j’aimais courir et tester beaucoup de sports sauf les sports d’équipe qui ne m’attiraient pas du tout.
J’ai commencé le tennis très tôt car dans la famille tout le monde y jouait. (nb. Mathieu est le fils de Guy Forget, célèbre joueur de tennis professionnel)
Enfant, j’ai eu des périodes de rejet du tennis, jusqu’à arrêter complètement et puis j’ai finalement repris vers l’âge de neuf ans comme un loisir.
Très vite, j’ai été intéressé par « le mouvement » que je découvrais à travers les danseurs des clips à la télévision et par l’univers du cirque qui m’intriguait. Regarder tous ces hommes, ces acrobates qui faisaient des mouvements impressionnants dans les airs, qui arrivaient à repousser les limites de leur corps me fascinait.
Veste longue & veste croisée Cerruti 1881, Pantalon Ungaro et Bottes Christian Louboutin
Doudoune, Pantalon & Après-Ski Moncler X Adidas
Comment est venue votre passion pour la danse et comment envisagiez-vous ce rêve américain ?
L’été de mes dix-sept ans j’ai découvert les clips des chanteurs américains et leur univers : le r’n’b, le hip-hop et surtout « You got served », un film sur les battles de danse que je pouvais regarder en boucle. Cette passion de la danse est venue à ce moment-là, j’ai voulu les imiter. Je m’imprégnais de toute cette culture à travers les vidéos que je regardais en continu, tout en commençant moi-même à marcher sur les mains, à essayer de faire des saltos.
A ce moment-là nous vivions à Genève où j’ai convaincu mes parents d’intégrer un premier cours de danse, puis une petite troupe… mais ce courant qui me passionnait venait des Etats-Unis alors il fallait que j’aille à la source ! En accord avec mes parents, j’ai pris une année sabbatique durant laquelle je me suis investi à fond dans le tennis avec comme objectif d’obtenir une bourse pour rejoindre une université américaine.
Je suis passé de trois heures par semaine à trois heures par jour d’entraînement au tennis. Cette année-là je suis devenu champion de France, troisième série et j’ai de fait obtenu ma bourse pour l’Université Américaine de Santa Barbara.
Mon rêve américain commença, je vais passer quatre ans dans cette université où je vais étudier en plus des matières scolaires classiques, la danse, le piano, la comédie… A l’issue de ces quatre années, j’obtiens un diplôme en design de costumes de théâtre et scénographie ainsi qu’une licence en marketing et entreprenariat… tout en ayant un rythme de trois heures par jour de tennis. Mon évidente progression au tennis m’a amené à m’interroger à nouveau sur l’envie de repartir sur le circuit professionnel.
« La bonne maîtrise de mon corps me permit des mouvements de plus en plus vertigineux et ce concept de l’homme volant que ce soit à l’horizontale, à la verticale, ou en diagonale. »
Chemise & Pantalon Vilebrequin , Gants matelassé et Sneakers Moncler X Adidas
Quelle carrière avez-vous finalement choisie ? sportive ou artistique ?
J’aime être devant la caméra, être sur scène. Mon choix se porta sur une carrière artistique et je décidais de continuer mon rêve américain en faisant le pari de partir à Hollywood.
Direction Los Angeles pendant un an, où j’ai été confronté au vrai show-business à l’américaine. J’ai pris des cours, j’ai fait des auditions pour des pubs, des séries, des films, des castings pour danser dans des clips. Je me suis ramassé, j’ai continué, j’ai cherché un agent et créé mon propre réseau, j’ai fait quelques pubs, quelques shows.
J’ai auditionné pour Jennifer Lopez, c’est un souvenir fort, même si je n’ai pas été retenu … conscient de ne pas être au niveau… et mon visa arrivait à expiration.
De retour à Paris, fort de mon expérience de cinq années aux Etats-Unis, j’ai commencé très vite les auditions ce qui m’a permis de danser notamment aux côtés de Magic System et Bob Sinclar. Je ne rentrais pas dans les codes du milieu artistique français, j’ai une formation « à l’américaine » Malgré ma grande motivation, il m’était difficile hélas de vivre de mon art.
Sur-chemise en cuir Possery, T-shirt Moncler, Pantalon Ungaro & Chaussures Christian Louboutin
Second round du rêve américain ?
Au bout d’un an passé en France, j’ai fait une rencontre décisive avec un homme qui gérait un lieu au concept inédit aux Etats-Unis : une boîte de nuit qui alliait divertissement et ping-pong. Un concept loufoque mais qui marche !
Attiré par mon profil et mon univers pluridisciplinaire il me proposa de m’associer afin de repenser ce lieu, réfléchir à l’évolution du concept et surtout à la direction artistique, qui deviendra ma partie.
Je suis donc devenu directeur artistique, j’ai fait de la production, de l’évènementiel, du marketing, j’ai appris à gérer des talents…nous avons développé le concept dans d’autres villes.
Smocking et Chemise Ungaro, Bottes Christian Louboutin et Collier Akillis
Revenons-en justement à la danse, à l’artiste que vous êtes et à vos envies propres. La danse semblait au second plan, comment en êtes-vous arrivé là aujourd’hui ?
Mes activités professionnelles me menaient à New York où l’effervescence du moment était le début des réseaux sociaux auxquels je ne comprenais pas grand-chose. Instagram était en plein essor, je constatais que des copains influenceurs gagnaient leur vie avec, j’ai donc approfondi ce réseau. J’ai réfléchi à comment optimiser mon art, le proposer, le faire découvrir en utilisant ce puissant outil. Rapidement, l’envie de proposer des collaborations à des photographes new-yorkais sur la thématique de la danse me trottait. Mes postures de danseur m’amenèrent à faire mes premiers sauts dans les airs. Je postais sur Instagram les photos dans les airs, qui ont eu un grand succès ; les likes se multiplièrent. La bonne maîtrise de mon corps me permit des mouvements de plus en plus vertigineux et ce concept de l’homme volant que ce soit à l’horizontale, à la verticale, ou en diagonale prenait une certaine ampleur.
Y a-t-il une photo qui a particulièrement lancé votre concept sur les réseaux sociaux ?
Oui, la photo « Superman » est devenue la première photo virale.
Grâce à elle, mon identité était née. « L’homme volant » a contribué au succès sur Instagram. Mon travail me menant dans différentes villes des Etats-Unis, je rencontrais une multitude de décors propices à la perfectibilité de mon art. Je postais tout ce que je produisais, avec toujours de nouvelles envies.
Manteau & Pantalon en cuir Jitrois , Chemise à col cassé Ungaro et chaussures Christian Louboutin
« L’art rend heureux, fait vibrer … c’est important de le faire. »
Fraise en Tulle Etienne Jeanson, Pantalon et chemise Ungaro et Chaussures Christian Louboutin